Traduction automatique et traduction scientifique, est-ce compatible ?

Traduction automatique et traduction scientifique

Ces dernières années, la traduction automatique a fait un pas de géant. Là où des bouts de phrases étaient traduits sans liens entre eux, menant souvent à des incohérences, on découvre aujourd’hui un système plus fiable, prenant en compte le contexte de la phrase avant de la traduire. Mais est-ce suffisant ? Malgré les progrès du « deep learning », la traduction technique nécessite encore les subtilités de traduction humaine.

La traduction scientifique, des difficultés techniques

La traduction scientifique aborde différents domaines. Médical, pharmaceutique, biologique, mais aussi l’astronomie, la géologie, les mathématiques, l’écologie, l’ingénierie, le nucléaire… Des domaines variés où le choix des mots est primordial.

En savoir plus : Les difficultés de la traduction technique

Traduction scientifique : quels types de documents ?

La traduction scientifique s’applique à des documents d’analyse ou comptes rendus comme les publications scientifiques, les projets de recherche, les brevets, les normes, etc.

Par exemple, la traduction d’articles scientifiques est essentielle pour partager les découvertes et les avancées à l’échelle mondiale, facilitant ainsi la collaboration entre les chercheurs de différents pays.

La traduction scientifique exige de la rigueur afin de respecter le travail original d’une langue à l’autre.

Les spécificités de la traduction scientifique

Souvent réalisés en anglais (langue source) avant d’être traduits dans d’autres langues (langues cibles), les travaux scientifiques et techniques font appel à un vocabulaire qui leur est propre, à des normes et des règles de formulation et présentation à respecter. Le jargon utilisé ne peut être approximatif et la correspondance entre le texte source et le texte cible doit être au plus haut. Découvrez les étapes essentielles de la rédaction d’un article scientifique.

La traduction automatique en net progrès

La traduction automatique a fait un bond en avant ces dernières années. Mais comment fonctionnait-elle jusque-là ?

Les débuts de la traduction automatique

Dès les années 50, on commence à s’intéresser au sujet du traitement automatique des langues pour la traduction. À l’époque, des ingénieurs donnaient des règles de grammaire, de syntaxe et de conjugaison manuellement à la machine qui traduisait le texte par bribes, de manière peu naturelle. Un outil de traduction automatique encore dans ses balbutiements.

Une première grande évolution apparaît dans les années 90-2000 avec un nouveau système de traduction automatique. Elle s’opère alors via une approche statistique permettant de comparer un même texte dans deux langues différentes pour trouver des équivalences pour les mots et les expressions et en déduire la traduction la plus probable pour un autre texte. La traduction assistée par ordinateur est de plus en plus courante et les logiciels de traduction automatique se multiplient. Mais puisque tout le système repose sur l’assemblage de segments de phrases traduits sans pouvoir prendre en compte le contexte, des risques d’incohérences apparaissent.

Le « deep learning », une grande avancée pour la traduction automatique

La dernière nouveauté en termes de traduction automatique a changé la donne. Terminé, l’approche basée sur les règles ou sur les statistiques : place à une approche fondée sur les algorithmes neuronaux (dite Système NMT pour « neural machine translation », en anglais). Ce « deep learning » (apprentissage profond) utilise l’intelligence artificielle et analyse les mots selon le contexte de la phrase en entier. Les processeurs fonctionnent comme les neurones d’un cerveau et permettent d’ajuster certaines nuances, en gardant en mémoire la traduction pour la suite. Les erreurs classiques qu’on pouvait alors trouver pour « avocat » par exemple (qu’on peut traduire en anglais par « avocado » pour le fruit ou « lawyer » pour le métier) tendent à disparaître.

Bon à savoir : Le nombre de langues connues par les outils de traduction en ligne augmente. En plus des classiques traductions anglais-français ou français-anglais, on trouve aujourd’hui des langues moins connues comme le Maori, le Télougou, l’Igbo, le Xhosa… Avec, en parallèle, un perfectionnement sur l’anglais, le français, l’allemand, l’espagnol, etc.

Attention, il est encore compliqué de traduire une expression ou de prendre en compte les nuances liées à la culture d’un pays. Pour une approche professionnelle sérieuse, ces textes nécessitent d’être post édités par un professionnel.

Peut-on tout traduire avec la traduction automatique ?

Les traducteurs de Google, Facebook, Tripadvisor, Microsoft, ou encore Baidu en Chine ainsi que les autres outils de traduction automatique comme Deepl sont en constante amélioration. Mais cela suffit-il à se passer de traducteur professionnel ?

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Les limites de la traduction automatique

Grâce aux dernières avancées, les traductions automatiques sont de plus en plus fiables. Pour autant, bien qu’elles aident à avoir une compréhension globale du texte initial, la traduction n’est pas littérale et nécessite une relecture et des corrections par un professionnel. Les textes juridiques réclament une attention particulière puisque le choix des mots n’est pas sans conséquence. Si votre document est confidentiel, mieux vaut réfléchir avant de le passer dans une application de traduction automatique et vous renseigner sur leur politique de confidentialité. Pour un texte scientifique , le vocabulaire utilisé lui est spécifique et particulièrement technique. Difficile, dans ces cas-là, d’avoir une traduction parfaite automatisée !

Une aide pour les traducteurs

Mais la traduction automatique n’est pas l’ennemie des traducteurs professionnels. Elle peut même s’avérer utile, avec la hausse du nombre de textes à traduire au quotidien. Pour fournir un contenu de qualité dans des délais toujours plus courts, les traducteurs professionnels peuvent, dans certains cas de redondance de textes par exemple, se baser sur la traduction automatique. La traduction automatique post-éditée entre alors en jeu.

Attention, pour un document bien traduit, la post édition reste indispensable avec un locuteur natif de la langue cible, spécialisé dans le domaine du texte à traduire.

L’importance d’un traducteur professionnel

On l’a vu, pour une traduction prenant en compte les particularités des pays, les différentes cultures et les spécificités linguistiques, il faut faire appel à un traducteur spécialisé. Et que dire de la complexité des expressions idiomatiques qui renferment tout un bagage culturel !

En savoir plus : La difficulté des expressions idiomatiques en traduction

Prenons l’exemple de la traduction technique pour adapter les mesures internationales . Contrairement à un traducteur automatique, un spécialiste du domaine pourra convertir les unités de mesures pour faciliter la lecture et appuyer la crédibilité du document. Une mesure en tonne impériale ne parlera pas à un Français qui préfère le système métrique. À l’inverse, les grammes ou les degrés Celsius resteront des unités théoriques et peu parlantes pour un Américain. Et les exemples sont nombreux. Il est important de bien s’adapter au public cible, et ce, jusque dans les mesures !

Les grands outils de traduction comme Google Translate (Google Traduction), Microsoft Translate, ou encore Systran ont bien évolué ces dernières années. Pourtant, même si la traduction automatique tend à s’améliorer continuellement, certains textes, notamment les textes scientifiques, nécessitent une traduction technique faite par un traducteur humain, plus à même de percevoir les nuances et les spécificités liées au domaine traité ainsi qu’à la langue cible. Alors, oui, on peut utiliser les traducteurs automatiques pour avoir un aperçu globalement bon du texte dans sa langue, mais on pense au traducteur professionnel pour les textes d’importance !

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