Une langue est un vrai buvard
Le français durant des siècles, s’est imprégné de nombreux courants qui ont marqué son histoire. La langue a voyagé au gré des commerces et des échanges, ses mots se sont transformés, adaptés, ils évoluent encore au contact de cultures et sous-cultures différentes. Le traducteur, du moins le bon, est un animal animé par une insatiable curiosité. Dans son entreprise de traduction il va fouiller dans le grenier des langues pour proposer la formule la plus adaptée, celle qui donnera le plus d’acuité au sens du texte. Dans sa volonté de savoir traduire, dans cette recherche, il constatera à quel point une langue, par exemple ici, le français, s’enrichit des vocables d’origines diverses. Il retrouvera des mots italiens, allemands, espagnols, arabes et anglais, beaucoup, plusieurs centaines, et presque autant pour les autres.
Voici par exemple des termes dont le sens est sensiblement le même que dans la langue d’origine avec une orthographe quasiment identique.
Mots d’origine anglaise
OK, stress, steak, cocktail, spleen…
Mots d’origine italienne
La musique omniprésente. Chanter le belcanto. Ecouter un oratorio à l’opéra. Allegro, allegretto, largo, vivace. Le chœur est composé de soprani, d’altos, de ténors.
Mots d’origine allemande
Cobalt, zinc, cadmium ou calcite. Le vasistas (Was ist das). Danser une valse, boire un vermouth, un sylvaner et du kirsch. Manger des röstis, mais pas d’ersatz dans son frichti.
Mots d’origine hollandaise
bâbord, bière, brick, kermesse… Mots d’origine espagnole Palabrer, chorizo, paella, et cacahuètes. Faire la ola ou la sérénade, sur un air de guitare en veillant aux moustiques.
Mots d’origine arabe
Faire la nouba. Abricot, le safran, café et toubib. Dire : c’est kifkif.
Le traducteur dans sa quête de sens et de mots, dans sa volonté de savoir traduire au mieux un texte est aussi un archéologue de la langue, un historien du verbe, un passionné qui prendra du plaisir à faire passer du sens d’une culture à l’autre.