Le langage trahit-il votre manière de travailler ?

Le langage trahit-il votre manière de travailler ?

Chacun connaît l’expression « ce n’est pas ceux qui parlent beaucoup qui en font le plus” ou encore bien d’autres expressions du même genre voulant matérialiser le fait que parler et agir demeurent deux notions parfois bien lointaines. Si l’on considérait cet adage au premier degré, on pourrait en déduire que le langage ne traduit pas forcément notre façon d’être ou d’exercer notre activité professionnelle. Pourtant, il peut laisser transparaître celle-ci au travers de positions ou de postures prises. Car en effet, le langage ne se caractérise pas uniquement par la parole mais aussi par la façon d’être, la faculté à appréhender les choses ou de réagir à certaines situations. C’est ainsi que se complètent le langage dit « verbal » et le langage dit « corporel ».

Des études sociologiques menées par de nombreux chercheurs ont permis de démontrer qu’au-delà du langage, c’est bien évidemment la culture qui différencie souvent les êtres que nous sommes.

Parce que la culture prend également essence dans la langue et le comportement, le langage devient alors vecteur d’informations pour votre interlocuteur s’agissant de votre personnalité. Dans le milieu socio-professionnel, la différence de culture semble induire, de manière plus ou moins fiable, une conception et un comportement différents de la part de chaque individu face à une situation similaire. Cette conclusion, peut-être trop généralisée, entraîne dès le départ la mise en avant de l’aspect culturel dans l’appréciation des profils professionnels.

Le paradoxe allemand où quand les bourreaux de travail pérennisent leur liberté individuelle

L’Allemagne et l’Autriche font partie des pays où le temps de travail journalier demeure le plus élevé et où le taux de chômage se trouve le plus bas dans l’Union Européenne (U.E.). Malgré le fait qu’ils s’investissent pleinement dans leur activité professionnelle en termes d’heures de travail effectuées, les allemands (disons, une proportion non négligeable, pour ne pas généraliser) restent tout de même attachés à leurs libertés individuelles ainsi qu’à leurs conditions de travail sans pour autant faire montre d’un esprit revendicatif ou syndicaliste. Ils nous montrent que la culture peut générer des états d’esprits ou des postures bien différentes et que préserver sa vie sociale et personnelle peut être concilié avec générosité dans le travail.

Pour eux, la productivité de chacun n’apparaît pas spécialement liée au nombre d’heures passées sur le lieu de travail mais surtout à l’investissement manifesté lors de la présence effective à son poste. Le dévouement ne peut être uniquement jugé par des présences ou absences sur le lieu d’emploi mais par la rentabilité faite des heures de travail effectuées ainsi que les objectifs ayant pu être atteints. On notera d’ailleurs que, constante certainement surprenante pour certains, les allemands prennent en moyenne deux fois plus de jours d’arrêt maladie et davantage de jours de repos que n’importe qui d’autre en Europe car il est admis de prendre des jours de repos pour soigner des maladies bénignes sans que cela prête à jugement des collaborateurs ou des autorités hiérarchiques.

En allemand, l’expression « Mahlzeit », couramment utilisée en entreprise, signifie littéralement “temps du repas”. Utilisée très fréquemment, elle remplace un simple “ OK “ et quand s’approche l’heure de la pause midi, elle signifie même bonjour. C’est dire la place de ce temps de pause personnel dans le quotidien professionnel !

Ainsi l’alchimie entre l’investissement personnel de chaque salarié et la confiance donnée par chaque employeur est au coeur du modèle professionnel allemand. Cette alchimie donne naissance à une certaine forme de conscience professionnelle véhiculée dans un climat de cohésion salariale avec pour ingrédients : la responsabilisation, la tolérance, le dévouement, le respect des conditions de travail et des libertés individuelles ou encore la confiance donnée à chacun. Chaque acteur de la vie professionnelle semble y trouver son compte, qu’il soit salarié ou employeur.

Comprendre le phénomène d’interaction entre le langage culturel et le monde du travail

Des études sociologiques démontrent l’existence d’un lien entre l’aspect culturel et le domaine professionnel. Certaines d’entre-elles menées en Suisse ont permis de mettre en avant une corrélation entre la culture personnelle et les aspirations professionnelles. En outre, une étude menée dans la région multilingue de la frontière suisse nous a appris que le langage utilisé par les demandeurs d’emploi pouvait paraître un indicateur concernant le caractère de la démarche et ses motivations.

L’une de ces études fait par exemple apparaître des différences dans les délais nécessaires pour retrouver un emploi, que l’on soit de langue germanique ou de langue latine. Pour exemple, les locuteurs en langue latine pourraient avoir besoin de plus de délais pour recouvrer un emploi, environ 7 semaines supplémentaires. Les suisses de langue germanique quant à eux orientent leur recherche sur la quête d’un épanouissement à la fois personnel et professionnel ; les avantages salariaux et sociaux apparaissant comme secondaires. Leur sentiment de bonheur dans le travail trouve son fondement dans la joie d’exercer une activité salariée leur permettant de jouir d’une capacité financière et d’une certaine qualité de vie, essentielle à un épanouissement personnel. Les seules requêtes seraient pour eux de garantir leurs libertés individuelles et sociales et de respecter les aménagements des conditions de travail tels que les temps de pause déjeuner. Leur accorder une certaine liberté de mouvement et d’action constitue pour eux le socle d’une coopération basée sur la fidélité et le dévouement mutuel avec pour leitmotiv que chacun trouve son compte et soit remercié de sa tolérance.

Chaque culture semble jouer un rôle moteur dans l’approche et le raisonnement des individus et ce, y compris dans le domaine professionnel.

Les américains quant à eux (et bon nombre de français travaillant dans des entreprises de culture américaine) utilisent nombre d’expressions qui révèlent leur position face au monde du travail : la culture du résultat, de la logique et d’une distance émotionnelle. Ainsi l’on parle de « livrables » pour la production, de « compétences clés » pour les domaines maîtrisés, de « client-oriented » pour centré sur les besoins client… Ces termes et expressions assez déshumanisés ne permettent-ils pas de générer une distanciation entre les univers professionnel et personnel et de générer une image de confiance inaltérable.

Autre aspect, votre communication verbale et votre langage corporel associé (bras croisés, mouvement des mains, votre regard…) ont pour effet de marquer votre corps et l’expression de votre visage.

Cultures et langues sont bel et bien liées et notre comportement, notamment au travail, en est influencé dès le plus jeune âge. Ainsi, pour apprendre une langue et la maîtriser, il est crucial d’en comprendre la culture afin de mieux appréhender ses subtilités. C’est pourquoi, dans le cadre de traductions professionnelles et/ou administratives, il est vivement conseillé de faire appel à des traducteurs professionnels qui maîtrisent la combinaison linguistique et natifs des langues cibles pour assurer une retranscription parfaite des subtilités culturelles implicites dans le langage. Ces subtilités culturelles associées aux particularités de la traduction technique illustrent bien la nécessité d’être accompagné par une agence de traduction technique spécialisée.

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